Le
05 janvier 2022, le gouvernement dans ses mesures visant à améliorer les
conditions de vie des populations, a plafonné la caution et la garantie du bail
d’habitation à trois (03) mois de loyer. Trois ans après cette mesure salutaire
visant à mettre fin à la spéculation qui a cours dans le secteur, les difficultés
persistent et la caution et garantie, de continuer d’être fixées selon le
vouloir des propriétaires.
S'il ne vous est jamais arrivé d'entreprendre des
démarches de location à Lomé, alors vous êtes loin et bien loin, de saisir la
réalité des populations, surtout les plus vulnérables, qui ne cherchent qu'à se
loger. Tout commence par des intermédiaires communément appelés ''démarcheurs''.
La plupart non accréditées, mais attirées par l'appât
du gain, se proposent de vous trouver des logements. Et ce, contre un droit de
visite de 3000 FCFA et un mois de loyer à la charge du locataire s'il arrivait
à accepter le logement proposé. Mais ceci, sans compter avec leur service qui
souvent tourne en raquette (visite dans les appartements déjà occupés, dans les
maisons sans toiture et bien d’autres).
Si après toutes ces difficultés, vous arrivez à
trouver un logement à votre convenance, vient alors les difficultés liées aux
cautions locatives.
En effet, depuis le 05 janvier 2022 par décret
N°2022-001/PR du Chef de l'Etat portant réglementation de la caution, de la
garantie du loyer et du bail d'habitation, le gouvernement a ramené la caution
et la garantie du bail d’habitation à trois (03) mois de loyer. Cette mesure
salutaire, a pour objectif de remettre de l’ordre dans ce secteur vital ou la
surenchère est érigée en règle de conduite.
« Ce
plafonnement a pour objectif de limiter les spéculations actuelles pratiquées
dans notre pays et en particulier dans le grand Lomé tout en tenant compte de
la nécessité de préserver les investissements réalisés par ceux qui contribuent
à améliorer l’offre de logement disponible », a expliqué le
gouvernement.
Sauf que trois ans après, et malgré l'existence de
cette réglementation, les propriétaires immobiliers continuent toujours de
maintenir des conditions prédéterminées de caution.
' C’est difficile pour
nous de respecter cette mesure. Les terrains coûtent chers, de même que les
matériaux de construction. Aujourd’hui, nous
sommes également confrontés à des taxes sur l’habitation. Tout devient de plus
en plus cher surtout à Lomé, d’où les difficultés à nous conformer ''
nous confie Edouard Honsey, propriétaire d’habitation.
En effet, malgré les dispositions en vigueur, la
plupart des propriétaires continuent d’exiger 10 à 12 mois de loyer à titre de
caution en plus d’un (1) mois de loyer au frais du locataire, pour service
rendu par le démarcheur. Pis, certains y vont au-delà. Une situation, qui ne
cesse d'exacerber les conditions déjà précaires des populations.
'' Quand on exige un an,
deux ans, voire trois ans de caution à un citoyen qui voudrait se loger
décemment, nous convenons d'une situation de plus en plus invivable pour les
populations. Il importe donc à réglementer le secteur '' faisait
remarquer Dr Théodore Komlan Edoh, directeur de cabinet du ministère de
l'urbanisme.
Un constat
Des statistiques, il ressort que plus de la moitié de
la population urbaine du Togo vit dans les appartements loués. Et laisser pour
compte cette marge de la population qui ne cherche qu’à se loger décemment,
revient à annihiler les efforts de développement inclusif entrepris par le
gouvernement.
Face à cette situation, les autorités compétentes sont
donc conviées à poursuivre les initiatives d’amélioration des conditions de vie
des populations. Et ce, en multipliant des logements sociaux à coût abordable, en
améliorant davantage le pouvoir d’achat des populations, en agissant de façon
concrète sur les coûts des matériaux de construction et surtout, en faisant en
sorte que les mesures en vigueur soient respectées, pour un développement plus inclusif
où personne ne sera laissée pour compte. Le faisant, reviendra également à améliorer le
climat des affaires et promouvoir le développement du pays, conformément à la
vision du Chef de l’Etat.
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