Jean-Pierre Fabre : « Le Togo n’a rien d’un régime parlementaire »

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L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) juge incohérente la Constitution de la 5ème République. Face à la presse mercredi 19 mars 2025 à Lomé, le Président national, Jean-Pierre Fabre est une fois encore revenu sur cette constitution. Et pour ce dernier, la nouvelle constitution, loin d’instaurer un régime parlementaire, institutionnalise et consacre une dictature.

 

Depuis quelques mois, le Togo a basculé dans la 5ème République avec l’adoption d’une nouvelle constitution, qui ne cesse d’alimenter les controverses. Au nombre des détracteurs, se trouve l’ANC, qui depuis quelques semaines, a décidé d’organiser avec d’autres partis politiques et Organisations de la société civile, une résistance contre la nouvelle constitution qu’elle qualifie d’imposture.

 

Que reproche l’ANC à cette constitution ?

 

Selon Jean Pierre Fabre, Président national de l’ANC, la constitution de la 5ème République, n’instaure pas un régime parlementaire, mais institutionnalise et consacre une dictature.

 

Ainsi fait-il remarquer que certaines incohérences qui rendent insoutenables et inacceptables cette constitution,  sont concentrées dans les articles 50 et 54.

 

En effet, l’article 50 relatif aux attributions du Président du Conseil, fait de ce dernier, le chef du gouvernement, le président des conseils des ministres, le chef suprême des armées qui  dispose de l’administration, exerce l’autorité et le commandement sur les forces armées, détermine et conduit la politique de la nation. Aussi définit-il, la politique étrangère et représente l’Etat dans la conduite, nomme aux emplois civils et militaires, accorde la grâce dans les cas individuels et commue les peines dans les conditions prévues par une loi organique. Un pouvoir, que l’ANC juge trop excessif, dans un régime pourtant parlementaire.

 

« Dans un régime parlementaire, c’est le Parlement qui peut renverser le gouvernement. Mais dans le cas d’espèce, c’est le gouvernement qui a le droit de renverser le Parlement en cas de désaccord… Ce qui est dans la constitution contredit les principes d’un régime parlementaire. Le Togo, n’a rien de régime parlementaire », fait remarquer M. Fabre avant d’ajouter : « L’article 50 attribue au Président du Conseil une concentration de pouvoirs très étendue, ce qui pose la question de l’équilibre des pouvoirs dans la nouvelle architecture institutionnelle. Le Président du Conseil cumule des prérogatives traditionnellement réparties entre le chef de l’Etat et le chef du gouvernement, d’où une quasi-inexistence des contre-pouvoirs ».


Ainsi fait-il remarquer que dans ces conditions, l’on note une concentration excessive du pouvoir exécutif, l’effacement du rôle du Président de la République, la militarisation du pouvoir exécutif et l’absence de contre-pouvoir clairs.

 

« Nous devons comprendre qu’avec cette nouvelle constitution, lorsque la population vote pour le Parlement, c’est celui qui n’a pas été élu, qui est le Président du Conseil, qui a le droit de dissoudre ce parlement en cas de désaccord… Une telle constitution ne conforte pas la démocratie », devrait constater Me Isabelle Améganvi, 2e Vice-présidente de l’ANC.

 

Qu’en est-il de l’article 54 ?

 

Pour le Président national de l’ANC, le problème se pose également dans la constitution avec son article 54. De ses analyses, cet article ressort des ambiguïtés sur le régime parlementaire, le pouvoir de dissolution de l’Assemblée nationale qui constitue dorénavant, une arme de dissuasion.

 

Aussi cet article, traduit l’affaiblissement du contrôle parlementaire et consacre un Premier ministre doté de pouvoir renforcé.

 

Ainsi invite-t-il la population à faire preuve de vigilance et à adhérer à la plateforme de salut mis en place par les partis politiques et les OSC pour dire non à cette constitution.

 

« Il faut que les populations togolaises de toutes les contrées suivent les messages des responsables politiques et des responsables des organisations de la société civile. Nous avons pour mission de leur expliquer les choses et de leur sensibiliser sur leur droit. Si on écrit dans la constitution, ce que des gens ne comprennent pas, c’est que ceux qui l’ont écrit n’ont pas atteint leurs objectifs  », a-t-il conclu.


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