Togo
L’association Bénévoles Sans Frontières (AsBeSaF) a officiellement lancé, le 25 juillet dernier à Ganavé (commune des Lacs 4), le sous-projet de reboisement de 10 hectares de sols dégradés, répartis entre Ganavé, Fiata et Anfoin. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet R4C (Renforcement de la Résilience aux Changements Climatiques des Communautés Côtières), financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) via la FAO, et mis en œuvre par l’ODEF, sous la coordination du ministère togolais de l’Environnement.
Ce sous-projet vise à renforcer la
résilience des communautés locales par la restauration de la forêt sacrée de
Ganavé, la reforestation de terres dégradées, et la mise en place de ceintures
végétales de protection.
« Les communautés de Ganavé, Anfoin et
Fiata sont confrontées à des défis environnementaux croissants : érosion des
sols, recul de la couverture végétale, perte de biodiversité, baisse de la
fertilité... Et dans ce processus, la forêt sacrée de Ganavé, autrefois
sanctuaire naturel et spirituel, a subi une dégradation alarmante », a déclaré
M. Kouloun Sohou, président des Bénévoles Sans Frontières.
Le projet prévoit de reboiser 10 hectares
avec 12 500 plants d’essences adaptées (notamment du Mélina et de l’Eucalyptus,
Acacia), dont 6 hectares constitués en forêt communautaire protégée et 4
hectares de ceinture végétale.
Pour le Secrétaire général de la
Préfecture des Lacs, représentant le préfet, l’action dépasse la seule
dimension écologique. « Celui qui a planté un arbre avant de mourir n’a pas
vécu inutilement. Ce geste est aussi citoyen, culturel et spirituel, car il
mobilise les forces vives de la communauté et donne un sens à la préservation
de notre patrimoine ».
Le représentant du maire de la commune des
Lacs 4 a également encouragé la communauté à s’approprier pleinement le projet.
« Planter, c’est bien. Mais entretenir, c’est mieux. Le succès de ce projet
repose sur l’engagement durable de tous pour protéger les jeunes plants. »
Lors de la cérémonie, M. Kokoroko Ayi,
responsable du projet au sein de l’AsBeSaF, a conduit une séance de
sensibilisation auprès des populations riveraines, soulignant la responsabilité
collective dans la réussite de cette initiative. « Le reboisement ne s’arrête
pas à la plantation. Il faut prendre soin des plants, les protéger contre les
animaux errants, les feux de brousse et les actes de destruction. C’est un
travail quotidien qui nécessite la vigilance et l’implication de chacun d’où la
mise en place d’un comité local de suivi et de surveillance », a-t-il insisté.
Dans la foulée, Mme Ekue Dédé, présidente
du groupe des femmes de Ganavé, a pris la parole pour manifester l’engagement
des femmes dans la réussite du projet. « Nous, les femmes de Ganavé, sommes
prêtes à veiller sur ces plants comme sur nos propres enfants. La forêt sacrée
fait partie de notre identité. La restaurer, c’est aussi restaurer notre
dignité et celle des générations à venir », a-t-elle déclaré sous les
applaudissements nourris.
Afin d'assurer la durabilité du projet,
l'association prévoit la mise en place d’un comité local de suivi, composé de
représentants communautaires, d’autorités locales et de techniciens de l’ODEF.
Ce comité produira des rapports mensuels, effectuera des visites de terrain
régulières et veillera à la capitalisation des bonnes pratiques à partager dans
d'autres villages côtiers.
Lancé en septembre 2022, le projet R4C Togo ambitionne d’améliorer les moyens de subsistance de près de 99 500 personnes, de renforcer 78 coopératives de producteurs (cacao, palmier, moringa), de restaurer 1 000 hectares de berges lagunaires, 500 hectares de terres et forêts communautaires dégradées, et de développer des plans d’adaptation fondés sur les écosystèmes dans huit préfectures du Togo.
Joël D.
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