Sur le site lesaffaires.com, Jean-Philippe Lécuyer annonce avoir « dit adieu au coaching ». Une décision personnelle, respectable, mais accompagnée d’un constat présenté comme général : le coaching serait une méthode non scientifique, peu remise en question, et ne mériterait pas son statut de profession.
C’est une
thèse qui fait réagir. Et, surtout, une thèse qui mérite un débat rigoureux.
Le coaching n’est pas une foi. Ce n’est
pas non plus une illusion
Contrairement
à ce que laisse entendre l’article, le coaching ne manque pas de preuves. La
recherche s’est intensifiée au cours des dix dernières années : méta-analyses, essais randomisés, études
longitudinales.
Elles
concluent, année après année, à des effets concrets sur :
• la
performance des dirigeants,
•
l’auto-efficacité,
•
l’adaptation au changement,
• le
bien-être au travail,
• la qualité
des comportements managériaux.
Non, le
coaching n’est pas une pseudo-discipline improvisée dans un coin de bureau.
C’est un
champ jeune, encore en maturation, mais déjà soutenu par un socle empirique
solide — même si, oui, perfectible.
Un champ jeune ne signifie pas un
champ vide
Beaucoup
oublient que la psychologie, la médecine du travail ou le management ont
traversé le même chemin :
d’abord la pratique, ensuite la structure, enfin la science.
Le coaching
suit ce trajet. Aujourd’hui, il en est à l’étape de structuration : standards internationaux, cadres éthiques, certifications,
intégration dans les programmes universitaires, collaborations
recherche-entreprises.
Dire que le
coaching n’est pas une profession parce qu’il n’a pas 100 ans de publications,
c’est comme refuser de considérer l’intelligence artificielle comme un domaine
scientifique parce qu’elle se réinvente chaque année.
L’innovation
n’a jamais attendu une académie pour exister. Mais elle a besoin d’une académie
pour durer. Le coaching avance précisément dans cette direction.
Les critiques valables ne justifient
pas l’abandon
L’auteur
soulève des points essentiels :
Oui, les
standards doivent être mieux adossés à la recherche.
Oui, la
fixation d’objectifs doit être adaptée à chaque individu.
Oui,
certaines pratiques manquent encore de rigueur.
Mais ce sont
des arguments pour améliorer la discipline
— pas pour la quitter.
Si on se
retirait à chaque fois qu’une pratique manque de science,
le
management, la formation, le leadership, l’innovation et même la stratégie
organisationnelle n’existeraient plus.
Une
discipline ne devient pas scientifique en étant abandonnée.
Elle devient
scientifique parce que des praticiens exigeants l’obligent à se transformer.
Ce qui
manque aujourd’hui n’est pas du coaching : c’est de la maturité méthodologique.
Le coaching
doit continuer à :
• mesurer ses résultats plutôt que les
promettre,
• documenter ses processus,
• se nourrir de la psychologie, de la
systémique, des neurosciences et des sciences du comportement,
• clarifier ses frontières avec la
thérapie,
• professionnaliser ses acteurs sur la
base de preuves et non uniquement sur des modèles.
C’est ce
mouvement qui donnera au coaching la légitimité qu’on attend de lui.
Le coaching n’a pas besoin d’un adieu.
Il a besoin d’un upgrade
Dans un
monde où la pression cognitive explose, où les organisations mutent plus vite
que les individus, et où les jeunes générations réclament du sens, de la clarté
et du feedback, le coaching n’est pas un luxe.
C’est un outil stratégique. Un outil qui doit
évoluer, pas disparaître.
Les
dirigeants n’ont pas besoin qu’on condamne le coaching. Ils ont besoin qu’on
l’améliore.
La
discussion ouverte dans l’article est utile — mais elle ne doit pas devenir un verdict.
Ce qui est
en jeu n’est pas la pertinence du coaching…
mais notre
capacité collective à le rendre plus rigoureux,
plus transparent, et plus efficace.
C’est ainsi
que naissent les vraies professions.
Pas en
claquant la porte, mais en retroussant les manches.
Helly GBENE
Expert
consultant en intelligence stratégique
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